3e grâce du baptême : L’appartenance à l’Église

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Baptême de bébé

Nous avons appris au catéchisme que le baptême nous fait entrer dans l’Église, la grande famille des enfants de Dieu. Si le baptême nous fait appartenir à l’Église, nous devons bien comprendre ce qu’est l’Église et sa relation au Christ. Ceci est nécessaire pour mieux apprécier le contenu de cette grâce que le baptême apporte dans la vie du candidat. Si vous voulez en savoir plus, cet article vient bien à propos.

Voici tout le dossier sur les cinq grâces du baptême chez les catholiques.
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La troisième grâce, que le baptême confère à celui qui le reçoit, est l’appartenance à l’Église. Il sera intéressant de bien cerner le sens du mot « Église » pour mieux comprendre les implications pour nous-mêmes d’une telle appartenance.

Qu’est-ce que l’Église ?

L’Église est le peuple de Dieu. C’est la famille de ceux qui reconnaissent le Dieu révélé par le Christ comme leur Père. C’est donc le peuple des croyants, de ceux qui acceptent de faire la volonté de Dieu en prenant pour modèle les gestes et les paroles du Christ. Ce peuple est préfiguré dans le peuple d’Israël mais aussi il est sans limites et contient des personnes de toute langue, race, sexe, culture et région. C’est le peuple de ceux que Dieu a racheté par le Sang de son Fils.

L’Église est aussi le Corps du Christ. Ainsi présentée, elle est tout le corps ; le Christ en est la tête. On dit alors que l’Église-Corps et le Christ-Tête, forme le Christ-Total. L’Église, en tant que « corps mystique » du Christ contient plusieurs membres. Ceux-ci sont les baptisés. En étant membres du Christ par le baptême, nous sommes une partie du Corps du Christ. Or l’Église est le corps mystique du Christ. Du coup, en étant membres du Christ, incorporés à lui, nous sommes membres de l’Église, appartenant à elle. Saint Paul dit aux Corinthiens : « C’est dans un unique Esprit, en effet, que nous tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, nous avons été baptisés pour former un seul corps. Tous, nous avons été désaltérés par un unique Esprit.  » (1Co 12, 13). En conséquence, on ne peut pas être membre du Christ sans appartenir à son Corps qui est l’Église.

L’Église est enfin le temple de l’Esprit Saint. Nous avons vu, dans la deuxième grâce qui est la nouvelle naissance, que le chrétien reçoit les dons du Saint-Esprit et son corps est le temple de l’Esprit. Il en va de même pour l’Église. L’Esprit demeure dans l’Église pour sanctifier les baptisés et faire d’eux une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte. C’est l’Esprit au cœur de l’Église qui fait de nous des « pierres vivantes » qui intègrent la construction de l’édifice spirituel qu’est l’Église. On ne peut donc être temple de l’Esprit Saint en tant que « pierre vivante » en se coupant de l’édifice spirituel que Jésus construit à partir de ces pierres.

Implications de cette appartenance

1ère conséquence : Appartenance totale au Christ.

Le baptisé n’appartient plus à lui-même, mais au Christ dont le corps est l’Église. Il doit se soumettre au Christ et à son Église sans lesquels il ne peut vivre. Le Christ en effet fait vivre son Église, en la purifiant et en la pourvoyant de toutes les grâces nécessaires. Cette Église, c’est l’ensemble des baptisés. Celui qui s’éloigne de l’Église s’éloigne, par le fait même, de ce canal naturel de sanctification. Autant nous devons obéissance et soumission au Christ, autant nous devons obéissance et soumission à l’Église qui est son Épouse (Eph 5) et à ses autorités.

2e conséquence : l’esprit de service

De la même manière que chaque membre de notre corps accomplit sa tâche pour le bon fonctionnement de l’ensemble, de la même manière, en tant que membres de l’Église, nous devons accomplir notre responsabilité pour tout son épanouissement. Cela va jusqu’au don de notre temps, de notre ressource intellectuelle, spirituelle, morale, culturelle, financière, etc. Autrement, nous sommes morts et de nul intérêt pour le corps. Un baptisé devrait se préoccuper de jouer un rôle dans l’Église. L’Esprit Saint donne à chacun une grâce particulière pour apporter sa contribution dans la vie de l’Église.

3e conséquence : La profession de foi

En tant que baptisé, nous devons professer la même foi, celle que l’Église nous a transmise. La synthèse de cette foi se trouve dans la récitation du « Je crois en Dieu » ou le « Je crois en un seul Dieu », que nous récitons avant le baptême, ou dans la profession de foi par interrogation juste avant le baptême. Voici le lot des trois questions que l’on pose au catéchumènes avant de l’admettre au baptême.

Croyez-vous en Dieu le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre ? Croyez-vous en Jésus-Christ son Fils unique notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, est mort, a été enseveli, est ressuscité des morts, est monté aux cieux, est assis à la droite du Père et qui reviendra juger les vivants et les morts ? Croyez-vous en l’Esprit Saint, à la Sainte Église catholique, à la communion des saints, au pardon des péchés, à la résurrection de la chair et à la vie éternelle ?

Et nous répondons chaque foi : « Je crois ». Cette foi n’est pas la nôtre. Elle appartient à l’Église et c’est elle qui nous la transmet. En acceptant le contenu de cette foi, nous prenons sur nous de la comprendre chaque jour un peu plus, de la défendre contre les adversaires de la foi catholique et de la partager avec tout homme. Le baptisé ne se forge donc pas le contenu de sa foi, comme on le voit de plus en plus où chacun prend, ici et là, ce qui l’arrange dans la foi et la pratique chrétiennes. Je partage juste une réflexion qui permet de comprendre ce que nous disons.

Tel pasteur a dit qu’on ne doit pas prier la Vierge Marie et qu’on ne doit pas prier pour les défunts. Je pense qu’il a raison, je ferai comme lui. Ou bien Tel autre a dit qu’on doit obéir à la Bible seule et non au pape. Cela m’intéresse bien alors que l’Église me demande de leur obéir, moi je partage le point de vue du pasteur et j’agirai désormais ainsi. Ou, Je ne supporte pas l’idée de confession chez les catholiques, bien que l’on soit baptisé, donc je ne me confesserai pas. C’est d’ailleurs ce qu’un tel responsable d’une communauté évangélique avait enseigné et je trouve qu’il a raison. Ou encore, on ne prend pas la communion chez les autres, or dans l’Église catholique, on prend la communion, tous les jours. Cela m’intéresse, je l’intègre dans ma vie chrétienne.

La foi catholique que nous avons acceptée avant d’être baptisé n’est pas notre foi, c’est la foi de tous les chrétiens catholiques. Donc nous ne pouvons pas en modifier un seul trait ou recomposer les articles de notre foi. Ou bien nous croyons à tout ou bien nous ne croyons à rien.

Le baptisé doit prendre sa part dans la mission de l’Église. Il ne manque pas dans l’Église les organisations de multiples natures et fonctions pour assumer cette responsabilité.

4e conséquence : Droit au soin de l’Église.

L’appartenance du baptisé à l’Église lui confère des droits. Le baptisé a le droit d’être nourri de la Parole de Dieu. Il a droit à l’écoute de la parole et son interprétation. Il a aussi droit à recevoir les sacrements dans les conditions requises pour sa vie et sa sanctification. Un prêtre ne peut pas refuser la confession à un baptisé qui l’en supplie. Il a droit aussi à toutes les autres formes d’aides spirituelles et pastorales, pour sa bonne santé spirituelle dans le corps. Autant on entretient un membre du corps quand il est affecté, autant le bien-être de chaque baptisé doit faire la préoccupation de l’Église.

Cette troisième grâce nous a fait comprendre qu’être baptisé, c’est appartenir à la famille ecclésiale, Peuple de Dieu, Corps du Christ et Temple de l’Esprit. Ce baptême nous rend responsables dans l’Église. Nos responsabilités en même temps que nos droits dans l’Église sont en corrélation immédiate avec notre baptême. Ce sacrement en est le fondement. Que pourrons-nous dire du « lien sacramentel de l’unité des chrétiens », qui est la quatrième grâce du baptême ?

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens