2e grâce du baptême : la nouvelle naissance

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Baptême de bébé

La nouvelle naissance est la deuxième grâce du sacrement de baptême. Nous avons précédemment vu que la première grâce du baptême est le pardon des péchés. Dans cet article, nous allons expliquer ce que peut recouvrir cette nouvelle naissance.

Voici tout le dossier sur les cinq grâces du baptême chez les catholiques.
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Le baptême produit un deuxième fruit dans la vie du candidat. Il s’agit de « la nouvelle naissance ». Nous l’expliquerons mieux à partir de quelques versets bibliques. Dans une deuxième partie, nous parlerons de ses actions concrètes dans la vie du baptisé.

Que signifie « la nouvelle naissance  »  ?

La parole de Dieu nous donne plusieurs exemples de ce que peut représenter « la nouvelle naissance  ». Jésus est le premier à dévoiler le baptême comme le sacrement de la nouvelle naissance. Il dit à Nicodème  : « Nul ne peut entrer dans le royaume des cieux s’il ne naît à nouveau  ». Cette naissance n’est pas physiologique, comme semblait le comprendre Nicodème qui demandait  : comment, adulte, entrer dans le ventre de ma mère et naître à nouveau  ? Jésus lui dira : « Il faut naître de l’eau et de l’Esprit  ». La nouvelle naissance s’opère par l’eau du baptême mais aussi par le renouvellement qu’opère l’Esprit. Nous devenons « une créature nouvelle  » (2Co 5, 17). On parler alors du baptême comme du « sacrement de la nouvelle naissance  ».

Par le baptême, nous devenons des fils adoptifs de Dieu (cf. Ga 4, 5-7). « Fils  » signifie que désormais, Dieu est notre père et nous sommes ses enfants. « Adoptif  », de son côté, indique que nous ne sommes pas, par nature (substance), des « fils  », mais que nous le devenons « par le baptême  ». Jésus est le Fils unique du Père, consubstantiel à lui. Par le baptême, nous partageons avec lui son Père. Sans risque de surprendre, le Dieu révélé par Jésus est Dieu pour tout le monde, les baptisés ou non, mais particulièrement, seuls les baptisés peuvent le reconnaître comme « Dieu le Père  ».

Les implications de la nouvelle naissance

Les conséquences immédiates de cette relation « Fils-Père  » sont de trois ordres. Le premier concerne la relation avec le Père. Le baptisé devient, comme le dit si bien saint Pierre, « participant de la nature divine  » (2P 1, 4). Ce qui veut dire qu’il a une similitude de nature avec Dieu et relève donc désormais de lui.

La deuxième implication touche à la personne du Christ. Le baptisé devient « membre du Christ  » (cf. 1Co 6, 5). La nouvelle naissance permet automatiquement au nouveau baptisé d’appartenir au Christ. Pour caricaturer, il devient une partie du Christ. Mais en plus, en tant que « fils de Dieu  », comme le Christ, Fils du Père, il hérite avec le Christ des avantages dérivant de sa filiation.

Enfin, la nouvelle naissance se réalise par le fait que le néophyte (c’est le nom du nouveau baptisé) est le temple du Saint-Esprit. Il devient la demeure de l’Esprit.

La grâce sanctifiante

À travers la nouvelle naissance, Dieu octroie, au baptisé, la grâce sanctifiante. La « grâce  » est un don, un secours ou une aide, de nature gratuite et venant de Dieu. D’où sa dimension surnaturelle. Dieu l’accorde à l’homme pour que, en collaborant à cette grâce, il devienne un saint et obtienne le salut. La grâce sanctifiante est ce don mis par Dieu en l’homme, au plus profond de son âme pour le rendre juste, saint et agréable à ses yeux. En ce qui concerne le baptême, nous voulons signaler trois actions de la grâce sanctifiante dans la vie du baptisé.

Premièrement, le baptisé devient capable de croire en Dieu, d’espérer en lui et de l’aimer. C’est ce que nous appelons les vertus théologales de la foi, de l’espérance et de la charité chrétienne. Ces vertus s’impriment dans l’âme du baptisé. Ne dit-on pas que la foi est un don de Dieu  ? Ainsi en est-il de l’espérance et de la charité. Si certains hommes ont des difficultés à croire ; à espérer et à aimer, il ne faut pas les condamner.

Deuxièmement, la grâce sanctifiante permet au baptisé d’être conduit par l’Esprit et d’agir sous son emprise. Ceci se réalise à travers les sept dons de l’Esprit. C’est donc à notre baptême, et non à notre confirmation, que nous recevons les dons du Saint-Esprit. En nous, habitent la crainte de Dieu, la piété, la force dans les épreuves, le conseil, l’intelligence, la connaissance qui permet de savoir les choses comme Dieu et la sagesse. En vivant de ses dons, nous sommes sous la motion de l’Esprit-Saint.

Troisièmement, la grâce sanctifiante nous permet de pratiquer les vertus morales et de croître dans le sens du bien. Ce n’est pas le baptême qui donne les vertus morales. Contrairement aux vertus de foi, d’espérance et de charité que Dieu nous donne au baptême, les vertus morales sont inscrites dans notre nature humaine. Mais on peut avoir des difficultés à les mettre en pratique. La grâce sanctifiante nous permet alors de les pratiquer plus facilement et de grandir dans le sens du bien moral. On peut citer, à titre illustratif, les quatre principales vertus morales  : la prudence, de la justice, de la force et de la tempérance.

Nous achevons ainsi le tour rapide sur la deuxième grâce reçu à notre baptême. Par ce sacrement initial, nous devenons des créatures nouvelles, en tant que fils du Père, membre et héritier du Fils, temple de l’Esprit. Dieu nous donne alors la grâce sanctifiante pour vivre comme des enfants de Dieu, pour obéir à ses commandements et grandir dans le sens du bien. La troisième grâce propre du baptême est l’appartenance à l’Église.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens