Comment rompre les liens de terroirs ?

You are currently viewing Comment rompre les liens de terroirs ?

L’expression est nouvelle pour beaucoup de personnes. Les liens de terroirs ont rapport à un espace géographique. C’est un lien qu’on contracte parce que qu’on est d’un milieu géographique ou qu’on y vit. Cet article a pour objet de lever un coin de voile sur le sujet, d’en expliquer les manifestations et d’indiquer quelques pistes de solutions pour ne plus être sous l’emprise des liens de terroirs.

Historique des liens de terroirs

Le monde physique, comme spirituel, est subdivisé en plusieurs aires. Les humains dans leurs curiosités et leurs craintes, ont confié les différentes espaces aux divinités qu’ils appelaient « dieux ». Ainsi les paysans confiaient leurs champs à leurs divinités pour en être le gardien et l’artisan de la productivité. Les pêcheurs confiaient leurs cours d’eau à une divinité pour les surveiller et les rendre prolifique. Aujourd’hui, de plus en plus, les gens consacrent même leurs lieux de travail à des divinités pour attirer la clientèle. Le lieu est sous le contrôle de la divinité. Ainsi, on peut reconnaître les divinités pour la bonne animation des marchés, les divinités pour la protection de la famille, etc. À propos justement des familles, clans, collectivités et dynasties, on peut découvrir que les membres issus de cette lignée peuvent porter une cicatrice identitaire non seulement pour montrer leur appartenance à une famille, mais aussi leur attache à une divinité. Les générations actuelles colportent ces pratiques sans en connaître la genèse. Ce sont autant de liens de terroirs.

Les hommes ne se sont pas arrêtés là ; ils ont érigé des divinités qu’ils adorent. Le phénomène est plus prononcé en Afrique, en Inde et en Amérique du sud. Au Bénin par exemple, nous avons les divinités « Tolegba », « Sakpata » pour les terroirs. L’explosion démographique a fait que les anciens milieux ruraux sont devenus des milieux urbains. On peut alors remarquer aisément qu’à l’entrée d’une localité, une divinité est érigée ou à des intercessions de rues. Voilà brièvement décrit le phénomène. Comment sait-on qu’on est victime d’un lien de terroirs ?

Manifestation des liens de terroirs

Les liens de terroirs se manifestent de deux manières.

La première manifestation est liée à nos origines. La divinité responsable du village d’origine d’une personne ou la divinité protectrice du lieu où son placenta a été enterré, réclame un droit de propriété sur sa vie. Elle étend donc ses effets sur tous les enfants de la même région. C’est dans ce sens que beaucoup de personnes après des consultations occultes, entendent qu’il y a une divinité dans leurs familles que les parents avaient adorée et qui se sent abandonnée. La sentence est souvent sans appel : rien ne prospéra pour la personne tant que des sacrifices et des libations ne sont pas offerts. Effectivement plusieurs personnes ont leurs activités bloquées et sentent qu’elles n’évoluent pas au même rythme. Certains fuient même le village et renoncent à leur origine.

La deuxième manifestation du lien de terroirs est que la divinité des anciens milieux ruraux devenus urbains estime qu’avant toute prospérité dans sa zone de couverture, il lui faut sa permission. Celui qui hérite, par méconnaissance, d’un lieu où une divinité a été implantée, s’il n’est pas solidement investi en Jésus, peut connaître des misères sanitaires, affectives, relationnelles, financières incompréhensibles. Ce n’est pas pour rien qu’en Afrique, avant toute installation, on a recours jadis au chef de terre qui demande vos origines et vous attribue une portion de terre. Aujourd’hui la modernité fait qu’on ne respecte plus cette règle. En effet, c’est ce chef de terre qui est le répondant de la divinité. De la même manière, dans les cérémonies de « dot » pour les mariages, des choses sont subtilement demandées pour la divinité d’où provient la fille dont on demande la main.

Vous remarquerez que certains quartiers ne prospèrent pas comme d’autres : les services sociaux sont péniblement installés, les habitants connaissent une décroissance financière et matérielle, etc. Allez-y comprendre ce que beaucoup veulent dire en s’exclamant : « cette maison ne me porte pas chance » ou « ce quartier ne me porte pas chance ». Les liens de terroirs exercent donc une influence négative sur la personne. Il faut s’en défaire. Dans la foi, on peut s’en libérer définitivement.

Comment se défaire des liens de terroirs ?

Face à ces autels (les divinités érigées un peu partout) qui parlent contre notre vie et notre prospérité, le seul autel qui nous sauve est le Christ. Le Christ est l’autel, le sacrificateur et le sacrifice. Cette triple fonction nous sauve des griffes de tout autre sacrificateur ou de tout autre autel. Vous en déduisez donc qu’une eucharistie régulièrement célébrée peut rompre les liens de terroirs.

La réalité du combat spirituel de libération des liens territoriaux est d’instaurer le règne de Dieu que nous appelons de tous nos vœux dans le Pater. Il s’agit ici d’opposer au maillage démoniaque, un maillage divin. Ici l’Église catholique est ingénieuse puisqu’elle est présente partout (paroisses) et a des ramifications telles que les stations et les communautés ecclésiales. Ce maillage est redoutable pour les liens de terroirs. Vous en déduisez qu’un bon chrétien engagé peut rompre ces liens. Il faut vraiment faire de sa maison une église domestique et rendre grâce à Dieu d’avoir une chapelle sur votre territoire.

La parole de Dieu aide aussi pour briser ces liens. Nous avons les psaumes 2, 8 et Js 1, 3. Ce sont des versets d’appui pour instaurer le règne de Dieu. Enfin nous avons les sacramentaux surtout la croix du Christ et l’eau bénite.

Les liens de terroirs sont réels, surtout dans nos milieux traditionnels où les divinités de protection s’érigent à tous les coins de rue et de lieu d’activités économiques. Il faut en prendre conscience, car ces liens peuvent influer négativement notre vie. Il ne suffit pas d’en prendre conscience. Il faut s’en libérer : la meilleure solution est de participer souvent à la messe, de solliciter la bénédiction des consacrés de Dieu et de mener une vie conforme aux exigences de son baptême.

Vous aimez cet article ? Donnez lui 5 étoiles
  [Moyenne : 4.3]
Print Friendly, PDF & Email

Horace Ogou

Chrétien laïc de l’archidiocèse de Cotonou, géographe de formation, je suis actuellement agent de développement communautaire où je m'investis pour le développement à la base. Amoureux de la Parole de Dieu, je suis un évangélisateur et membre du Renouveau charismatique de l’archidiocèse de Cotonou.

Cet article a 9 commentaires

  1. AVODE Géronime

    Merci frère pour ce riche enseignement. Que Dieu te bénisse.

  2. MOUKAM SIDOUM RIFAIN

    Merci infiniment de nous instruire sur cet état de chose.

    Dieu veuille vous remplir de l’esprit Saint pour la suite!

  3. KAKPETE DASSI Fabrice

    Merci pour l’instruction, c’est pour notre foi et notre bonheur
    Grâce et Paix

  4. AZANLIN Olivier

    Merci infiniment pour ce riche enseignement.
    Que Dieu vous bénisse.
    Grâce et paix

  5. Marie Brice

    Tout est vrai.. infiniment merci. Une préoccupation: si celui qui est confronté à la domination d’un lien de terroir se déplace de son milieu de vie, cela peut stopper l’influence de ce lien sur sa vie ?

  6. KPADONOU Aimé

    Merci beaucoup berger je suis très bien satisfait par cet article.
    Grâce et Paix

  7. Ebonosse Julie Pierrette

    Merci beaucoup padre .”mon peuple péris faute de connaissances dit-on .” Puisse Dieu vous éclairer d’avantage

  8. Pascal KUÉGAH-TOYO

    Merci beaucoup, frère Orace pour cet article qui, je crois, doit ouvrir les yeux à beaucoup d’entre nous. Plutôt que de courir derrière certains charlatans déguisés en pasteurs et prêtres pour trouver des solutions à nos problèmes de blocage de toutes sortes, nous devons chercher la vraie solution dans notre Église

  9. TOVIZOUNKOU Paul

    Merci beaucoup pour cet article

Les commentaires sont fermés.