Mardi 2e semaine Avent

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Ambon

« Voici votre Dieu ! » Voici le Seigneur Dieu ! Il vient avec puissance ; son bras lui soumet tout. Voici le fruit de son travail avec lui, et devant lui, son ouvrage. Comme un berger, il fait paître son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent. »

La relation existante entre le Seigneur et son peuple est comme celle d’un Berger et son troupeau, deux expressions riches de sens et de symboles pour le Juif. Le troupeau sans le berger court immanquablement le risque de la dispersion, de l’égarement, et donc de la mort. Il est en effet incapable de se nourrir convenablement, de se défendre contre les prédateurs. Le peuple d’Israël, en se détournant de Dieu, a connu un sort semblable, emmené en captivité, menacé d’extinction, n’ayant plus humainement la force de se libérer du joug de l’esclavage. La métaphore de l’herbe desséchée et de la fleur fanée exprime l’état critique dans lequel le peuple se trouve : en s’éloignant de Dieu, il s’éloigne par le fait même de non seulement de sa sécurité, mais aussi de sa vie et de son épanouissement. Sans le Seigneur, Israël court droit à sa disparition.

Son salut, (rassemblement du peuple sous un seul berger dans la première lecture, recouvrement de la brebis égarée dans l’Evangile) vient de la bonté et de la miséricorde du berger, que la désobéissance du troupeau ne décourage pas. Son ardeur à voler au secours de son troupeau ne dépend pas de la qualité de son troupeau mais de son identité de berger. Le vrai berger puise dans sa compassion et de sa sollicitude, et même sa joie, dans son engagement responsable pour son troupeau. Ce salut, faut-il le souligner, revêt une dimension à la fois communautaire et individuelle. Dans la première lecture, c’est tout le peuple d’Israël que Dieu rassemble ; dans l’évangile, il apparaît comme la recherche inlassable de la seule brebis égarée par le berger. S’il est vrai que toute l’Église est en marche vers le salut, il est tout autant vrai que le Seigneur, berger de son peuple, fait davantage attention aux brebis faibles (celles qui allaitent dans la première lecture et celles perdues dans l’évangile).

Les textes de ce jour nous font découvrir un aspect du visage du Dieu qui vient : un berger pas comme les autres, qui apporte la vie à son peuple, une espérance nouvelle de vie en lui. Il est ce berger qui vient arracher l’homme à son égarement. Nul ne peut prétendre être du troupeau fidèle, les quatre-vingt-dix-neuf justes. Nous avons chacun nos lieux d’égarement : obsession du matériel, pratique insuffisante de la religion, construction d’une vie sans Dieu et sa parole, refus de pardon, organisation de l’injustice sociale, empêtrement dans une vie dissolue, etc. Un seul effort nous est demandé, celui de nous laisser retrouver, de ne pas résister à Dieu. N’est-ce pas ainsi qu’il faut accueillir la voix qui proclame : « Préparer à travers le désert (symbole d’égarement mais aussi d’intimité avec Dieu) le chemin du Seigneur » ?

 

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens