Que Sion se réjouisse

Bréviaire

Que la montagne de Sion se réjouisse, que les filles de Juda exultent devant tes jugements, Seigneur. Montagne de Sion, filles de Juda, vous peinez maintenant au milieu de l’ivraie, au milieu de la paille, vous peinez au milieu des épines. Mais exultez devant les jugements de Dieu. Dieu ne se trompe pas dans ses jugements. Vivez à part, bien que vous soyez nées dans la masse. Ce n’est pas en vain que cette parole sort de votre bouche et de votre cœur : Ne m’inflige pas le sort des pécheurs, le destin de ceux qui versent le sang. Lui vannera, lui, un si habile artisan, tiendra en main la pelle à vanner, afin que pas un seul grain de froment ne tombe dans le tas de paille à brûler, ni qu’un seul brin de paille ne s’introduise dans la masse à engranger dans le grenier. Exultez, filles de Juda, devant les jugements d’un Dieu qui ne se trompe pas, et n’allez pas maintenant porter un jugement téméraire ; contentez-vous de rassembler, laissez-lui son rôle qui est de séparer.

Entourez Sion, embrassez-la. Que l’on dise à ceux qui vivent mal, et au milieu desquels se trouve ce peuple qui reçoit la miséricorde du Seigneur : « Au milieu de vous se trouve un peuple qui vit bien. » Entourez Sion. Mais comment ? Embrassez-la. N’allez pas l’entourer de scandales, mais entourez-la de charité ; en sorte que vous imitiez ceux qui vivent bien au milieu de vous, et qu’en les imitant, vous soyez incorporés au Christ, dont ils sont les membres.

Mettez vos cœurs en sa force. Quelle est la force de cette cité ? Celui qui veut comprendre la force de cette cité, qu’il comprenne la puissance de la charité. C’est une force dont nul ne vient à bout. Aucun flot de ce monde, aucun fleuve de tentations, n’éteignent sa flamme. C’est d’elle qu’il est dit : L’amour est fort comme la mort. De même, en effet, qu’on ne peut résister à la mort quand elle vient, quels que soient les artifices, quels que soient les remèdes employés ; il ne peut éviter la violence de la mort, celui qui est né mortel ; ainsi, contre la violence de la charité, le monde ne peut rien. De même que la mort est d’une extrême violence pour détruire, ainsi la charité est d’une extrême violence pour sauver. Animés par la charité, en effet, beaucoup sont morts au monde, afin de vivre à Dieu.

Saint Augustin, Commentaire sur le psaume 47
En. in ps. 47, 11-13 : CCL 38, 547-548

Saint Augustin, né le 13 novembre 354 à Thagaste (l’actuelle Souk Ahras, Algérie) et mort le 28 août 430 à Hippone (l’actuelle Annaba, Algérie), est un philosophe et théologien chrétien romain. Avec Ambroise de Milan, Jérôme de Stridon et Grégoire le Grand, il est l’un des quatre Pères de l’Église occidentale et l’un des trente-six docteurs de l’Église.

Vous aimez cet article ? Donnez lui 5 étoiles
  [Moyenne : 5]
Print Friendly, PDF & Email

Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.

Cette publication a un commentaire

  1. Bonaventure houngbadji

    Extraordinaire,que la foi nous soit donnée pour mieux comprendre cette réalité

Les commentaires sont fermés.