Comment savoir qu’on a péché ?

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Pomme

« Dites-moi mon père, demander à un catholique est-il un péché ? », « Mon père, j’ai raté un jour de neuvaine, est-ce un péché ? », « J’ai rendu un service à un féticheur, ai-je commis un péché ? ». La question nous est pratiquement posée tous les jours. Le problème qui est latent est la difficulté à reconnaître un péché. Nous allons y projeter un faisceau de lumière pour que chacun comprenne. Voici les questions qui vont nous aider  : qu’est-ce qu’un péché ? Quelle est l’instance qui nous permet de le savoir ? Comment gérer cette instance pour qu’elle nous aide à toujours percevoir le péché et l’éviter ?

Le péché, une désobéissance

Le péché est avant tout une désobéissance à Dieu. Le livre de la Genèse nous en fait la description dans un récit dramatique. Dieu avait donné deux ordres à Adam et à Ève : « Tu pourras manger du fruit de tous les arbres qui sont dans le jardin, sauf le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal » (Gn 2, 16-17). Nous y retenons deux points : Dieu a permis et, pareillement, Dieu a défendu. Au principe du péché, il y a la loi du permis et du défendu. Dieu permet ce qui est bien à l’homme et lui défend ce qui est mal. Si Dieu défend à l’homme de manger du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, c’est parce que c’est mal d’en manger, cela ne concourt pas au bien de l’homme, mais à sa destruction. Qu’ont fait Adam et Ève ?

Le démon tentateur leur a suggéré de manger le fruit défendu et les a conduits à transgresser le commandement de Dieu. L’esprit du mal a parlé au cœur d’Ève en lui montrant que ce que Dieu présente comme un mal n’en est pas un. Au contraire, ce serait un bien. Ève se laisse séduire, mange le fruit et en donne à Adam qui en mangea lui aussi. Conclusion : Adam et Ève ont transgressé le commandement de Dieu en suivant la voix de l’esprit mauvais.

Voilà ce qu’on appelle le péché : ne pas écouter la voix de Dieu, se prêter à une autre voix qui suggère la désobéissance à la voix divine. Le péché est toujours une désobéissance à Dieu, avec des conséquences fâcheuses pour l’homme : la souffrance. On peut le dire avec certitude : il n’y a pas de bons péchés ; le péché est toujours un mal et il est destructeur, même si sur le coup, il paraît avantageux. Il est toujours une maladie mortelle. L’expérience d’Adam et de Ève se répète dans la vie de chaque homme : Dieu parle encore toujours et le démon aussi. Comment le savoir ?

La « conscience » pour éviter le péché et faire le bien

La conscience, dans sa dimension morale, est la chapelle personnelle de chaque homme dans laquelle Dieu a déposé toutes ses lois. Tous les commandements que Dieu a donnés à Adam et Ève, et aux hommes par la suite, se trouvent dans la conscience de l’homme. Tout le bien que Dieu veut que l’homme accomplisse sur la terre se trouve dans sa conscience. Mais l’esprit mauvais est là pour montrer à l’homme que toutes ces lois divines sont pour son mal et qu’il lui faudrait passer outre ses préceptes pour atteindre son bonheur. Écoutons ce qu’enseigne l’Église au sujet de la conscience

« Au fond de sa conscience, l’homme découvre la présence d’une loi qu’il ne s’est pas donnée lui-même, mais à laquelle il est tenu d’obéir. Cette voix, qui ne cesse de le presser d’aimer et d’accomplir le bien et d’éviter le mal, au moment opportun résonne dans l’intimité de son cœur : « Fais ceci, évite cela ». Car c’est une loi inscrite par Dieu au cœur de l’homme ; sa dignité est de lui obéir, et c’est elle qui le jugera. La conscience est le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre. C’est d’une manière admirable que se découvre à la conscience cette loi qui s’accomplit dans l’amour de Dieu et du prochain. Par fidélité à la conscience, les chrétiens, unis aux autres hommes, doivent chercher ensemble la vérité et la solution juste de tant de problèmes moraux que soulèvent aussi bien la vie privée que la vie sociale. Plus la conscience droite l’emporte, plus les personnes et les groupes s’éloignent d’une décision aveugle et tendent à se conformer aux normes objectives de la moralité. Toutefois, il arrive souvent que la conscience s’égare, par suite d’une ignorance invincible, sans perdre pour autant sa dignité. Ce que l’on ne peut dire lorsque l’homme se soucie peu de rechercher le vrai et le bien et lorsque l’habitude du péché rend peu à peu sa conscience presque aveugle. »

La constitution conciliaire nous parle de la dignité de la conscience mais elle nous parle aussi de son égarement : la conscience peut se tromper. C’est bien ici que se pose le problème. Si beaucoup ne savent plus faire la différence entre le bien et le mal, entre le péché et la vertu, c’est bien parce que la conscience est floue, nébuleuse : il faut la soigner.

Soigner sa conscience pour découvrir le péché

L’homme se doit d’obéir toujours à sa conscience d’autant qu’il est le lieu où la voix de Dieu se fait entendre. Obéir à l’injonction de la conscience signifie obéir à la voix de Dieu qui, dans chaque circonstance particulière, demande à l’homme d’agir « de cette manière » et non pas « de cette autre ». Quand on suit cette voix, on ne pèche jamais.

Car la voix de Dieu oriente toujours dans le sens du bien, du vrai, de l’amour et de la justice et non pas sur la voix du mal. La voix de Dieu dans la conscience n’indique jamais le mauvais chemin. L’homme est donc appelé à suivre toujours sa conscience. Certes, on peut se tromper et faire le mal en pensant faire le bien. L’homme qui suit sa conscience, de bonne foi, même si elle est erronée, ne commet pas de péché.

Alors, si je ne sais pas que c’est mauvais de ne pas faire l’aumône et que je ne le fais jamais, je ne commets aucun péché. Le péché commence le jour où je saurai que ne pas aider une personne en détresse est un péché : en ce moment, se dérober devient un péché. Qu’est-ce que cela implique ?

Ceci que, si la conscience morale, en chaque homme est le premier vicaire du Christ, il faut qu’elle soit bien formée pour assurer pleinement son rôle d’éclaireur de l’agir humain. Une bonne conscience est la conscience éclairée et bien formée. Plus la conscience est droite, mieux elle aide à faire la différence entre la voix de Dieu et celle de l’esprit mauvais, mieux elle nous permet de déceler le péché et de le fuir.

La formation de la conscience passe par trois instances : la première est la connaissance de la loi naturelle. La loi naturelle est cette loi déposée naturellement en l’homme et que tous les hommes partagent, quelles que soient leur langues, races et religions. Ensuite, il faut connaître les normes positives qui inclinent au bien. Enfin, il faut connaître la Parole de Dieu qui nous apprend le commandement de Dieu, ce que Dieu veut pour l’homme. Le chrétien qui se nourrit de la volonté de Dieu sous l’assistance de son Esprit garde sa conscience éclairée.

Sans la formation continue de la conscience, on ne peut voir discerner le bien du mal. Ce dernier prend de plus en plus des formes subtiles et va jusqu’à ressembler au bien. La dissimulation du mal qui prend la forme du bien oblige encore et plus à former sa conscience. La découverte du péché est à ce prix.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cet article a 4 commentaires

  1. Elvire ADANDE

    Merci beaucoup mon père pour tout ce que vous faites pour que notre conscience soit éclairée de la lumière de l’Esprit Saint. Puisse le Seigneur, vous fortifier et nous donner la grâce de nous parfaire jour après jour.

  2. Célestin

    Merci beaucoup mon père

  3. GLAGLA Fulbert

    Merci infini à vous, cher père !
    Ceci va me permettre d’acquérir l’Esprit de discernement du bien et du mal, cette grâce que j’implore depuis.

  4. HOMEVO

    Merci Père. Merci pour la tâche. DIEU vous y aide davantage!

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