La chasteté dans le mariage

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La chasteté est une vertu évangélique que tout chrétien est appelé à vivre, dans le célibat, dans la consécration ou dans le mariage. Concernant ce dernier aspect, elle consiste au respect de l’autre à qui l’on se donne totalement dans l’amour, en l’orientant au dessein de Dieu sur le mariage. Entre autres violations à la chasteté, on peut citer : la luxure, la pornographie, la prostitution, la fornication et le viol. 

La chasteté dans le mariage consiste à vivre l’acte sexuel comme un don de soi, personnel et mutuel. S’il en est ainsi, les époux peuvent se donner du temps pour prier et pour mieux respecter l’acte sexuel car il peut conduire à la procréation. La chasteté dans le mariage appelle également à la continence. Ce qui, certainement, étonne plus d’un. Cet article veut nous faire comprendre le sens profond. Deux autres aspects seront abordés qui concernent le sens réel de la chasteté avant et dans le mariage et les violations à cette vertu morale ? 

Qu'est-ce que la chasteté ?

La chasteté est une vertu évangélique permettant à une personne de vivre librement sa sexualité pour elle et pour les autres. Elle est « un dynamisme qui intègre instinct et plaisir sexuel, affectivité et passion amoureuse, relation aux autres respectés dans leur différence », nous clarifie Theo, l’encyclopédie catholique pour tous, col. 811a, 811b. Pour le Catéchisme de l’Église Catholique (n° 2337), la chasteté signifie « l’intégration réussie de la sexualité dans la personne et par l’unité intérieure de l’homme dans son être corporel et spirituel ». Il s’agit donc de donner un sens, d’assumer dignement sa vie affective et sexuelle en assujettissant tout ce qu’il y a de désordonné dans les plaisirs charnels. Il existe trois formes de chasteté : l’une des époux, l’autre du veuvage et la troisième de la virginité.

Chasteté avant et pendant le mariage

Pour le Père Jacob Yoda, prêtre de l’archidiocèse de Ouagadougou, dans le mariage, la chasteté consiste à considérer positivement l’affectivité amoureuse et le plaisir sexuel en vue de les mettre au service d’une véritable relation aux autres. L’acte sexuel vécu dans cette atmosphère permet à chaque partenaire de se donner l’un à l’autre, dans un amour total et sans détour, dans la dignité humaine. Ainsi, l’homme ou la femme renonce à réduire et à considérer son partenaire comme un profit pour la seule jouissance. 

L’union sexuelle entre un homme et une femme est l’expression d’une donation sans retour, c’est-à-dire un don permanent de l’un à l’autre comme le Christ s’est donné à l’Église (cf. Eph 5). En conséquence, des actes contraires au mariage ne doivent pas être posés. Dans cet ordre d’idées, le père Noël Barbara, dans son livre Catéchèse catholique du mariage, Tours, Edition Forts dans la foi, 1994, p.210, G.233, définit la chasteté dans le mariage comme « une vertu morale qui réfrène et domine les appétits sexuels et les ordonne en vue du but pour lequel Dieu les a voulus : la procréation des enfants dans un mariage légitime ». 

En dehors du mariage, la chasteté consiste à l’abstention stricte des relations sexuelles. Cette pratique trouve sa source dans la lettre de saint Paul au Thessaloniciens :

La volonté de Dieu, c’est que vous viviez dans la sainteté, en vous abstenant de la débauche, et en veillant chacun à rester maître de son corps dans un esprit de sainteté et de respect, sans vous laisser entraîner par la convoitise comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu.

La chasteté implique donc une intégralité totale du don de soi; c’est une école où on apprend le vrai sens du don de soi. 

Le chrétien, hors mariage, est appelé à donner un véritable sens à sa vie affective et sexuelle, un respect scrupuleux de son corps pour ne pas se faire interpeler par cette parole de Jésus concernant le péché d’adultère. Il déclare, à cet effet, « (…) quiconque regarde une femme pour la désirer a déjà commis dans son cœur, l’adultère avec elle ». Dans un amour gratuit et authentique, la chasteté induit la personne à inclure la sexualité dans son cadre le plus vaste. 

C’est à ce prix que l’Église, consciente de son rôle d’éducateur et d’accompagnateur, recommande la chasteté à ses enfants. Ce n’est point pour un simple plaisir. Elle mesure toute la portée et la valeur qu’elle accorde à une relation sexuelle. Ainsi, les conjoints,  à travers leur corps, se donnent l’un à l’autre. En ce moment, ils ne font « qu’une seule chair » (Gn 2,24).  Pour l’Église, c’est un acte sacré et très significatif. De ce fait, l’accomplir sans être dans le lien sacré du mariage, serait une incohérence, voire un mensonge. C’est ce mensonge que l’Église, dans une veille constante, essaie de faire éviter à ses enfants. La chasteté devient, du coup, une exigence de toujours et une vertu qui s’impose à tous. 

Les outrages à la chasteté

Voici quelques péchés contre la chasteté :

La luxure est la recherche du plaisir sexuel, un plaisir qui est recherché pour soi. 

La masturbation qui est la stimulation volontaire des organes génitaux dans le but de tirer un plaisir. 

La fornication est l’union charnelle en dehors du mariage, entre un homme et une femme, tous deux libres (cf. CEC n°2353). 

La pornographie, dans sa nature, offense la chasteté parce qu’elle dénature radicalement l’acte sexuel et porte atteinte à la dignité humaine des personnes exhibées. 

Il y a aussi la prostitution. Le chrétien, temple de l’Esprit Saint (cf. 1 Co 6,15-20), qui s’y adonne  souille son corps et celui qui paie la femme, pêche contre lui-même. Ce phénomène social, implique ordinairement la femme, sans oublier les hommes et les enfants, qui commencent à y prendre goût. 

Le viol désigne la violence faite à une personne sans son consentement pour pénétrer dans son intimité sexuelle. La justice, la charité, le droit au respect, la liberté, l’intégrité physique et morale, tous ces aspects de la personne humaine est en distension.

Tout baptisé est appelé à la chasteté. Le chrétien a revêtu le Christ, Lui qui est le modèle par excellence de toute chasteté. « Les personnes mariées sont appelées à vivre la chasteté conjugale » nous dit clairement le CEC , 2349. Dans le mariage, elle s’exprime par l’abstention de tout acte sexuel avec une autre personne que son conjoint et par la maitrise des rapports sexuels entre époux notamment dans l’observance de la continence périodique. 

À travers cette disposition, ils iront à la découverte du respect mutuel, l’apprentissage de la fidélité et du respect de son corps et celui de l’autre. Ils découvriront aussi les méthodes naturelles pour réguler les naissances. C’est dans le vécu de la vie sexuelle du couple, qu’on doit pouvoir constater que le couple vit dans la chasteté.

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Cet article a 6 commentaires

  1. Atiahla

    J’ai aimé cette publication j’aimerais que la prochaine soit sur la masturbation et la luxure, j’ai pas bien compris ces deux mots que vous aviez employez plus haut malgré la brève explication. Eclairez-nous sur ce point. Merci

  2. Ahonoukoun Olivier

    Merci père,je voudrais que vous nous dite les conséquences de l’acte sexuel après le mariage si ce n’est pas une prostitution ?

  3. Adjakpahoun Daniel

    Merci beaucoup mon père. j’attends dire un homme qui s’est tenu rapport avec une femme n’est plus chaste et c’est vrai . Mais celui qui s’est masturbé sans avoir eu rapport sexuel dans sa vie, quel est son sort . Il est encore chaste ou non. Merci beaucoup votre éclaircissement.

  4. VIHOUEDELI Honorat

    Merci beaucoup cher Père pour ce enseignement sur la chasteté qui est vraiment important dans la vie quotidienne de nous chrétiens surtout nous les jeunes.

  5. Gauthier Toubela

    Merci pour la profondeur de votre instruction qui m’affecte tant! C’est nécessaire pour les chrétiens catholiques dont je fais partie!

  6. Jean Shenouda

    Nous avons tendance à mener une vie mondaine. Nous sommes sollicités de toute part. La sexualité est devenue synonyme de plaisir. Je pense aux couples qui, ayant fini avec l’usage de la sexualité en vue de procréer, cherchent à assouvir leurs besoins sexuels. Bien souvent, la quête du plaisir mène à des dérapages. La question que je pose est la suivante: étant donné que la pratique sexuelle tend à changer avec l’âge, comment les couples concernés peuvent-ils rester chastes?

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