« Voilà un enseignement nouveau donné avec autorité » Mc 1, 27
Dans le passage qui introduit la guérison du démoniaque de la synagogue de Capharnaüm, on contemplait le Christ qui parcourait les rues de la grande ville de la Galilée pour annoncer l’accomplissement des temps. Aujourd’hui, dans le passage de Mc 1, 21-28, nous le voyons dans l’un des plus populeux quartiers de cette cité : Capharnaüm. C’est là que va se concentrer une partie de son activité missionnaire. Ce qui frappe, c’est la nouveauté.
Nouvelle, pourtant ancienne.
Les termes de la proclamation du message de Jésus ne sont pas si nouveaux que l’on puisse le dire. Le fond de son message est en droite ligne avec le message des prophètes. Le commandement d’amour qu’il donne comme ultime commandement à ses disciples existait déjà dans le Deutéronome. Mais les premiers mots de sa prédication sont empruntés à Jean le baptiste. Il disait, à travers le désert : « Le règne des cieux est tout proche, convertissez-vous ».
Et pourtant, ce message est perçu par les auditeurs comme un enseignement nouveau, donné avec autorité. Il faut conclure immédiatement que la nouveauté ne se trouve pas dans le contenu du message. Il est ailleurs et il faut bien le trouver.
Un enseignement donné avec autorité
Jésus enseigne avec autorité, contrairement aux scribes et aux docteurs de la loi. Le mot « autorité » vient du latin « auctoritas ». Il possède le pouvoir de commander et de se faire obéir. En ce sens, la notion implique la possession de la légitimité. Quand l’auditoire, stupéfait, constate que l’enseignement est délivré avec autorité, il exprime en réalité le pouvoir qu’a l’enseignement de Jésus, de faire passer à l’acte. Sa parole ne laisse pas indifférent, il motive à l’action.
En même temps, son autorité fonde la légitimité de sa parole. En Jésus, se trouve à la fois le pouvoir de commander et le caractère de trouver le fondement de ce qu’il annonce dans son autorité. Les docteurs de la loi et les scribes possèdent la légitimité, mais ce qui la fonde est l’autorité de Moïse : « les scribes et les pharisiens enseignent dans la chair de Moise », c’est-à-dire « sous l’autorité de Moïse ». C’est la loi prescrite par Dieu a Moïse qui fonde leur proclamation. Autre est le cas de Jésus. Il est le fondement de ce qu’il annonce et en même temps il possède la capacité de se faire obéir. Il ne s’agit ici nullement d’une exhortation.
Nouvel enseignement
Jésus donne un enseignement nouveau, qui laisse stupéfait son auditoire : Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité. La nouveauté de l’enseignement ne tient pas tant au contenu du message, comme nous l’avons vu ; elle tient à l’excellence de la personne qui le délivre. La nouveauté du message de Jésus et en même temps son autorité procèdent de sa personne. Il est le référant et le référé de la Parole.
La nouveauté du message chrétien ne se trouve pas dans l’érudition des annonces, mais bien dans la personne de Jésus. Une évangélisation qui ne met pas Jésus au centre perdra immanquablement sa pertinence et sa valeur. Le message ancien devient nouveau quand on met le Christ. Il est la lumière qui fait apparaître les multiples couleurs et les multiples richesses de la Parole de Dieu.
Nouvelle méthode, nouvel aéropage, nouvel enseignement ! Oui, la Bonne Nouvelle est annoncée pour la libération des cœurs, pour que les capharnaüms de nos vies deviennent des lieux de nouvelles organisations et de nouvelles créations, en Jésus. Quand Dieu entre dans l’espace de notre vie, un monde nouveau se crée, sous son autorité.
