Marie est-elle morte avant son Assomption ?

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Bien à toi Victoire. Tu m’as adressé une question libellée synthétiquement : Marie est-elle morte avant son Assomption ? Les curiosités sont très nourries à propos de ce dogme de la foi catholique. Nos frères des mouvements religieux qui se réclament du Christ ne tolèrent guère qu’on parle de Marie. Mais, visiblement, tu ne contestes le dogme de l’Assomption. Avant de répondre à la question, je voudrais te préciser que la Bible ne dit rien des derniers jours de la Vierge Marie. Nous ne savons pratiquement rien sur sa mort.  Je ne m’appuierai donc pas sur les données bibliques, mais sur la réflexion et l’enseignement des papes.

Jésus est mort et ressuscité

Si le Fils de Dieu a connu la mort, pourquoi Marie ne connaîtrait-elle pas la mort ? La mort est un passage obligatoire pour naître à vie de Dieu, pour entrer dans le Royaume de Dieu. Le baptême que nous recevons nous impose même de mourir à nous-mêmes pour naître de nouveau. À travers le baptême, nous mourons avec le Christ pour ressusciter avec lui. Donc il est logique que Marie ait connu la Mort. Cela n’est pas du tout contradictoire avec l’Assomption qui est le dogme de l’élévation de Marie, Corps et Âme, dans le Royaume de Dieu.

Si on ne peut pas comparer la résurrection de Jésus à l’Assomption de Marie, force est de remarquer que la résurrection de Jésus montre que la mort n’a pas de pouvoir sur lui et que, en vertu de sa sainteté, son corps ne pouvait pas connaître la corruption. Marie aussi a été épargnée du péché originel ; elle n’a jamais connu un seul péché, puisqu’elle est la pleine de grâce. Selon cette logique, Marie aussi, après sa mort, a été emportée au ciel, tout comme son Fils. Il était impossible que la mort la retienne en son pouvoir.

Enseignement du pape Pie XII et de saint Jean-Paul II

Le pape Pie XII écrivait dans la Constitution apostolique Munificentissimus Deus, à propos de l’Assomption : « En vertu d’une loi générale, Dieu ne veut pas accorder aux justes le plein effet de la victoire sur la mort, sinon quand viendra la fin des temps. C’est pourquoi, les corps même des justes sont dissous après la mort, et se seront réunis, chacun à propre âme glorieuse qu’à la fin des temps. Cependant, Dieu a voulu exempter de cette loi universelle la Bienheureuse Vierge Marie. Grâce à un privilège spécial, la Vierge Marie a vaincu le péché par son Immaculée Conception, et de ce fait, elle n’a pas été sujette à la loi de demeurer dans la corruption du tombeau, et elle ne dut pas non plus attendre jusqu’à la fin du monde la rédemption de son corps » (MD, 4-5).

Le pape Jean-Paul II est plus clair. Pour lui, Marie a bien connu la finitude de la mort. Il écrit dans sa catéchèse du mercredi 25 juin 1997 : « Il est vrai que la mort est présentée dans l’Apocalypse comme une punition pour le péché. Toutefois, le fait que l’Église proclame Marie libérée du péché originel par un privilège singulier divin ne conduit pas à la conclusion qu’elle a également reçu l’immortalité physique ». Si Marie a communié en tout à la passion et à la mort de son Fils, il s’en suit qu’elle a connu la mort, sans que son corps ne se dégrade et qu’elle est au ciel avec son Fils, dans son corps renouvelé et dans son âme. Ici encore, la mort de Marie ne contredit en rien son Assomption.

Le corps de Marie qui est au ciel n’est pas exactement le corps terrestre. Le corps terrestre ne peut aller au ciel physiquement, car le ciel n’est pas un lieu. Le corps de Marie qui est au ciel est un corps spirituel. Lire avec profit ce que saint Paul dit à ce sujet : « Le corps est semé corruptible, il ressuscite incorruptible. Il est semé méprisable, il ressuscite glorieux. Il est semé faible, il ressuscite plein de force. Il est semé corps naturel, il ressuscite corps spirituel » (1 Co 15, 42-44). C’est ainsi que nous serons tous au ciel avec un corps incorruptible, glorieux, rempli de force et spirituel, quand le Seigneur rendra le jugement dernier. Marie est déjà au ciel avec un tel corps, son corps spirituel ayant germé de son corps naturel.

Merci à toi Victoire pour la question. J’espère que la réponse va raffermir ta foi. Que le Seigneur augmente en chacun de nous la foi. Amen

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cette publication a un commentaire

  1. Grégoire DIMEKOI

    Merci beaucoup mon père pour l’éclairage sur la question de victoire… que le seigneur vous bénisse abondamment

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