Soyons fidèles par nos actions

Bréviaire

Celui qui croira et aura été baptisé, se ra sauvé, mais celui qui n’aura pas cru sera condamné. Peut-être l’un ou l’autre se dit-il à part soi : « Moi, j’ai cru, je serai sauvé». Il dit vrai si sa foi se maintient dans la pratique. En effet, la foi véritable est celle qui ne laisse pas contredire par des actes ce qu’elle professe dans les mots. D’où cette affirmation de Paul au sujet de pseudo-fidèles : Ils professent qu’ils connaissent Dieu mais le nient dans leurs œuvres ; et ces mots de Jean : Celui qui dit connaître Dieu et ne garde pas ses commandements est un menteur. Puisqu’il en est ainsi, c’est en considérant notre vie que nous devons estimer l’authenticité de notre foi.

Nous ne sommes réellement des fidèles que si nous maintenons dans nos actions ce que nous promettons en paroles. Le jour de notre baptême, nous avons promis de renoncer à toutes les œuvres du démon et à toutes ses pompes. C’est pourquoi que chacun de nous examine mentalement son propre cas ; si depuis le baptême, il garde ce qu’il a promis avant de le recevoir, qu’il se réjouisse : il est certainement un fidèle. Mais s’il tombe dans la pratique de mauvaises actions et convoite les plaisirs du monde, il n’est qu’un parjure. Reste alors pour nous à considérer s’il sait pleurer son erreur, car près du juge miséricordieux, celui qui revient à la vérité même après avoir menti ne sera pas tenu pour perfide, parce que, en recevant avec plaisir notre pénitence, le Dieu tout-puissant perd lui-même de vue, dans son verdict, ce qui fit notre erreur.

Est-ce à dire, mes frères, que vous n’avez pas la foi puisque vous ne faites pas de miracles ? Non, mais ces miracles ont été nécessaires au début de l’Église. En effet, pour que la foi grandisse, il fallait qu’elle fût soutenue par des miracles ; nous aussi, quand nous plantons des arbustes, nous les arrosons pendant toute la période où nous les voyons produire en terre leurs racines, mais une fois les racines fixées, nous cessons de les arroser.

C’est aussi le sens de ce mot de Paul : Les langues sont un signe, non pour les fidèles, mais pour les infidèles. Nous avons à approfondir un peu l’allusion à ces miracles et à leur puissance. En fait, la sainte Église accomplit tous les jours spirituellement ce qu’elle accomplissait alors matériellement par les apôtres. Lorsque ses prêtres, en imposant les mains aux croyants pour leur conférer la grâce de l’exorcisme, s’opposent à ce que les esprits mauvais habitent leur âme, que font-ils d’autre que de chasser les démons ?

Homélie de saint Grégoire le Grand sur l’Évangile
Hom. 29, 3-4 : PL 76, 1214-1215

Grégoire le Grand, encore appelé Grégoire 1er, est un pape de l’Église catholique. Ses écrits ont marqué et continuent de marquer la vie de l’Église. Né vers 540, il meurt en 604.

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Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.