N’est-il pas possible de limiter ce « tout » ? Est-ce au nom de l’amour que nous devons accepter d’être humiliés ? Comment faire preuve d’amour quand l’humiliation semble être le quotidien d’une relation ? Il faut déceler la tension interne du psalmiste, quand il dit : « Si l’insulte me venait d’un ennemi, je pourrais le supporter, (…) mais toi, mon intime… » (Ps 55 (54).
À dire vrai, les moments d’humiliation, justifiés ou non, sont amers à vivre ; heureusement que les textes de ce dimanche nous éclaircissent un peu le chemin pour y parvenir.
Fidélité à son identité et à sa mission
Les textes mettent tous l’accent sur l’identité et la mission. Il s’agit fondamentalement d’annoncer la Parole de Dieu sans craindre l’adversité. L’humiliation peut apparaître comme une forme d’adversité à la mission d’évangélisation. L’Église n’est-elle pas humiliée aujourd’hui dans les scandales répétés de ses clercs en ce qui concerne la morale sexuelle ? Aux chrétiens que nous sommes, Jésus laisse un commandement : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».
Nous sommes ainsi invités à être libres intérieurement grâce à la fidélité à notre identité et à notre mission. L’amour qui parvient à tout supporter est celui sans conditions qui saute tous les verrous de l’adversaire, même ceux de l’humiliation. Persévérer dans l’amour malgré les multiples humiliations conduit à rechercher nos raisons d’aimer le prochain à l’intérieur de nous-mêmes et surtout à partir de Dieu : « Jésus, allant son chemin, passait au milieu d’eux ».
Dieu est, en effet, le premier à nous aimer. L’amour pour l’amour ne se laisse jamais perturber par les offenses des autres. Humiliés, nous sommes appelés à aimer fidèlement : c’est notre marque principale. Comme tout concourt au bien des amis de Dieu, l’humiliation accueillie dans l’esprit du Christ peut même contribuer à la maturation de notre amour.
L’humiliation purifie l’amour
L’humiliation se révèle comme chemin humble que prend l’amour pour se purifier et gagner en profondeur. Une sainte affirmait que chaque fois qu’on lui faisait une réprimande, chaque fois qu’elle était humiliée, elle découvre un signe d’amour de Dieu pour la configurer davantage à la croix de son fils. Cette sainte religieuse transforme ainsi l’humiliation en milieu favorable de grâces par une remise en cause personnelle. Du coup, elle en est transformée.
L’amour qui passe les épreuves et les humiliations, les croix et les persécutions, se renouvelant dans le pardon, est l’amour purifié de ses scories subjectives. L’humiliation devient, pour ainsi dire, le cadre de fertilisation de la croissance, voire de la maturation de l’amour. Elle se transforme en passerelle de résurrection. Ici précisément, tout change, quand nous avons les yeux fixés sur Dieu, le premier humilié.
Dieu, le premier humilié
Dieu est le premier humilié du fait de la désobéissance de l’homme à ses préceptes. La défiance de l’homme n’est rien d’autre que le discrédit que l’homme sur son œuvre. Pourtant, Dieu ne se lasse pas de poursuivre l’homme de son amour. Au contraire, il laisse déborder son amour pour lui au point d’entreprendre de la sauver de ce qui est semence de mort en lui : le péché. Si l’amour supporte tout, c’est à partir de Dieu qu’on peut le percevoir avec clarté.
La bibliste Marie Noëlle Tabbut, commentant la 2e lecture du ce dimanche, remplace le mot « amour » par « Dieu ». Nous avons alors : « Dieu supporte tout », même les pires humiliations. Nous venons de le reconnaître en Dieu. Jésus le manifeste comme en Jésus-Christ, le plus grand humilié du monde, le crucifié. La réaction des Nazaréens qu’une humiliation parmi les nombreuses qu’il subira. Le drame du rejet de Jésus et de sa passion est entièrement en préfiguration ici.
Pour autant, Jésus ne le rejettera pas. En passant au milieu d’eux, il continue de parcourir et de tracer le chemin de l’amour qui culmine au sommet de la croix. La réponse du Christ à ceux qui ont ourdi cette humiliation asymptomatique est le pardon accordé publiquement. C’est la meilleure réponse, la fine expression de l’amour.
Accepter d’être chrétien, c’est faire l’option de l’amour malgré l’humiliation subie. Celle-ci, accueillie comme vouloir de Dieu, est lieu de maturité de l’amour. Le Christ l’a vécu jusqu’au bout du pardon. Et si on l’imitait ! Que le monde changerait !
Thanks for this great homily father.
Let me ask: how could somebody behave when he/she is humiliated by his/her partner? By partner I mean wife/husband, girlfriend/boyfriend,…
Because when we speak about love, we directement think on these people that have promised each other the love, the true one!
Sorry to reply in English . I got the whole text in English I think It’s google that translated it for me without me.
Happy sunday.
Amour accepte tout. Notre seigneur Jésus Christ nous a montré le vrai amour en acceptant sa croix. Que Dieu nous aide à le manifester dans nos actes tous les jours.
Merci cher Père pour cet éclaircissement
L’amour accepte tout, Dieu accepte tout
Que Dieu nous donne la force de supporter tout ce qui nous arrive dans la vie, l’essentiel c’est que la volonté de Dieu soit faite
Merci cher père pour cette explication. Que Dieu vient à notre secours. Sinon seuls, nous n’arriverons point. Que sa grâce nous accompagne.
Brigitte
Merci cher très aimable pour cet éclairage .Que Dieu nous donne la grâce de pouvoir manifester l’amour dans notre quotidien.